Dans le
recueil des planches de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert,
du milieu du XVIII° siècle, on trouve les plans et élévations
d'un "moulin à planches".
On peut
y remarquer un châssis vertical mobile alternativement à sept
lames, ainsi qu'un chariot assurant l'avance de la bille à scier.
Le tout utilisant la force hydraulique.
Il existait
aussi dans le nord de l'Europe des moulins à vent aptes à scier
des planches. On peut d'ailleurs en voir une superbe maquette,
faite en 1791 par un nommé Bulot, et exposée au Musée des Arts
et Métiers.
En 1794,
apparition de la première scie circulaire en Angleterre ; ce système
fut amélioré par un français vers 1800 et finalement mis au point
en 1834 par Aristide Cavalle.
Cette machine
à la fois très ingénieuse et très précise permettait de débiter
: des plateaux, des feuillets et surtout du placage. En effet,
par son système de débit d'une grume verticale montante, par une
lame alternative horizontale et du fait de la bonne tenue en tension
de la lame dans son cadre, ainsi que des progrès réalisés dans
la fabrication des aciers, cette machine fut la première qui permit
d'abandonner le sciage manuel des placages qui jusque-là s'effectuait
à l'aide d'une scie à presse.

Les
traces de sciage peuvent être:
La généralisation
et l'amélioration de la scie à bois montant permettent de réduire
de beaucoup l'épaisseur de sciage des placages. On passa de 3
/ 4 m/m à 1,5 m/m, L'amélioration de la qualité des lames et le
doigté des scieurs fit qu'aux environs de 1860, il était courant
de faire 20 feuilles d'acajou dans un massif de un pouce d'épaisseur
; les placages faisaient à peine 6/10 de m/m d'épaisseur.
En 1807,
un anglais, Newbury met au point la scie à ruban.
Vers 1825,
on mentionne l'installation d'une machine à trancher le bois à
Pont de Claix dans l'Isère. Le peu de documents existants laisse
croire que son utilisation resta très marginale.
En 1835,
un facteur de pianos du nom de Faveryer met au point une machine
permettant de dérouler du placage en continu.
En 1860.
Garand perfectionne le système du déroulage et met au point une
machine d'une incontestable modernité. C'est dans le brevet de
cette invention que pour la première fois on parle de faire bouillir
le bois avant de le travailler pour l'assouplir.
Aujourd'hui,
les vrai restaurateur n'utilisent pas le placage tranché sur du
mobilier XVIII°.
Afin d'effectuer
des pièces sur du mobilier XVIII° le résultat final en matière
de finition dépend de la qualité des matériaux employés: placage,
colle, ponçage, vernis gomme-laque.
Concernant
l'effet du tranchage, l'étuvage ouvre les pores du bois
et lave les couleurs qu'il contient, ce qui fait que le placage
a un aspect et une couleur très différente de ce qu'on obtient
par le sciage: il est lavé. A ce stade il faut remettre des pigments
pour retrouver la densité des tons naturels!
De plus
le tranchage fabrique une porosité supplémentaire du au couteau
agissant comme un coin, la fibre s'arrachant devant le tranchant
qui fait que la colle migre vers la surface et risque de laisser
des traces lors de la finition.
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