LE
SIEGE DANS TOUT SES ETATS
Version
longue

Restauration
des sièges.
Plus
encore sur le siège qu'ailleurs, le respect de la "croûte ancienne"
est primordial.
Avant
tout démontage, vérifiez que tous les assemblages ne sont pas renforcés
par des clous ou vis. Ex: barreaux de chaises paillées cloués ou
tenus par des équerres métalliques en entaille et recouvertes par
du mastic. Plaquettes en recouvrement sur l'assemblage. Tourillonnage
renforçant l'assemblage. Equerres à l'intérieur de la ceinture.
Les équerres ont été une grande mode à l'époque ou l'on ne considérait
l'objet que et comme uniquement utilitaire: elles sont à proscrire.
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Déchevillage.
Attention
à l'ordre de la dépose des chevilles croisées
(une cheville peut en bloquer une autre)
Se
fabriquer, avec des clous de différents diamètres, des
chasses chevilles.
Les
chevilles peuvent être dissimulées par les rosaces de
dés de raccordements.
Elles
peuvent faire partie intégrante de la sculpture ou de
la mouluration: attention à la remise en place. |
Elles
peuvent être piquées ou collées ce qui entraîne un perçage. Toujours
percer avec un foret de diamètre inférieur.
Pour
les chevilles borgnes, faire un essais à l'aide d'une petite vis
servant d'extracteur.
Sur
les sièges XIX ème Siècle, on peut trouver le chevillage
sous les plaquettes rapportées de la ceinture ou sous le placage
(chaise gondole par exemple)
Sièges
dorés ou laqués, danger: ici, le futur du siège commande le type
d'action. Un assemblage qui bouge un peu ne doit pas entraîner la
destruction d'éléments décoratifs multi-centenaire.
Après
démontage du siège, il est impératif de vérifier chaque élément
pour le remettre dans son état d'origine.

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Il
faut recoller tous les éclats récupérés ainsi que toutes
les fractures.
Si
un morceau de tenon se trouve cassé dans la mortaise,
le récupérer et le recoller. Il peut être consolidé par
des mini tourillonnage en bout.
A
ce stade peut commencer la restauration des traverses
et des pieds. |
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Remplacement
des tenons cassés. |
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Réparation
des barreaux cassés |
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Remise
en état des feuillures.
Ne
jamais détruire le contre-parement de la traverse (croûte
ancienne) |
1°
cas: écartement
des éclats, gerces, fentes, etc., recollage avec colle epoxy. Chauffage
éventuel pour meilleure pénétration. Liquéfaction de la colle.
2°
cas: fabrication
de pièces sur les parties manquantes. (attention à la croûte)
3°
cas: remplacement
de la feuillure en gardant une joue intérieur et renforçant ou non
les assemblages. Si la traverse est fragile, tourillonner la pièce
par dessus.
Descriptif
du matériel utilisé: Scie circulaire sur arbre de toupie (traverse
droite).
Scie
circulaire petit modèle monté sur perceuse (traverse cintrée ou
galbée) finition au ciseau. Attention aux semences destructives.
4°
cas: évidemment
de la traverse et fabrication d'une pièce.
Si
irrécupérable, traitement Nuclé'art et collage des pièces après
traitement.
5°
cas: feuillures sur les dossiers de sièges Empire. Dépose des baguettes
rapportées sur les chants intérieur des pieds et formant feuillues.
Recollage des fentes, etc. Remise en place.

Remplacement
des tenons.
1°
cas: mortaise en bout de traverse
2°
cas: à peigne
Le
remontage du siège
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Remontage
à l'aide des détireux, vérification de l'équerrage.
Reperçage
éventuel des assemblages dont les tenons ont été refaits.
Collage
ou non. Chevillage. |
Si
le siège est collé, nettoyage de la colle fraîche.
Si
le siège est monté avec des presses ou des sangles, le chevillage
se fera après.
Affleurage
des pièces jouxtant un assemblage avec raccord de moulure.
Fabrication
des taquets (théoriquement à partir du XIX ème Siècle)
collage
Fixation
des taquets par vis ou collage. Chanfreins sur les arêtes.

Chevillage
à tire
I
II
Dessins de
Bill Pallot |
Lorsqu'un
siège a été chevillé à tire, cela sous entend qu'au montage,
à l'assemblage, le professionnel n'a pas utilisé de serre-joints.
I) L'emplacement des chevilles est
percé, dans un premier temps, au travers des joues de
la mortaise.
II)
Le tenon y est ensuite mis en place, et la position
des trous de chevilles y est tracée.
Le
tenon est ressorti et le trou de la cheville qui va le
traverser est décalé légèrement vers l'arasement.
Lors
de l'enfoncement de la cheville dans ces trous décalés,
l'arasement sera tiré et serré vers le pied contre les
joues de la mortaise. |
Pour
les châssis fixés sur la ceinture en chevillage borgne, attention
lors de la dépose, car les chevilles peuvent être en biais ce qui
empêche une dépose verticale. Cette dernière se fera par sciage
ou perçage. Récupération de la tête de cheville.
Dépose
du châssis de l'arrière vers l'avant.
La
co/traitance
Une
fois corroyé et assemblé, à lieu le montage à blanc. Le menuisier
laisse une marge en épaisseur sur l'ensemble du siège pour le travail
de la sculpture. Le siège ne sera chevillé qu'à son retour du sculpteur.
La
séparation des corps de métiers faisait interdiction au menuisier
de sculpter lui-même son ouvrage sauf pour les parties simple comme
la mouluration.
-
Le tourneur.
Avec
l'apparition des sièges néoclassiques en 1765, les pieds tournés
et donc les tourneurs prirent de l'importance. Ils travaillent en
collaboration avec les menuisiers. La corporation des tourneurs
se voit rattachée à celle des menuisiers en 1776. Le menuisier n'avait
pas le droit d'avoir un tourneur à demeure ou de tourner lui-même.
Le
menuisier devait donc remettre les "gros bois" au tourneur
avant que ceux-ci ne partent chez le sculpteur.
-
Le sculpteur.
Pour
un travail simple, il travaillait directement le bois. Par contre,
pour des ornements complexes, il utilisait des poncifs. Il effectuait
un traçage de son plan sur des feuilles de papier collé pour obtenir
une rigidité proche du carton et piquait le contour des ornements.
A
l'aide d'un sachet rempli de mine de plomb pulvérisé, il frottait
son poncif, les piqûres laissaient transparaître le dessin sur la
masse du bois.
Une
fois la sculpture effectuée, le siège est remonté pour l'exécution
des raccords de moulure et de sculpture au niveau des assemblages
et rendu au menuisier.

La
construction du siège .
Elle exige
une spécification, une qualification différente de l'ébénisterie.
L'ébéniste
a été formé pour créer des volumes, massifs ou plaqués avec de nombreuses
parties mobiles. Il n'a, sauf exception, jamais fait de géométrie
descriptive, matière indispensable pour créer dans l'espace des
formes curvilignes, cambrées et quelquefois tortueuses. S'il faut
être bon ébéniste pour devenir bon restaurateur, il est nécessaire
d'avoir une solide formation de menuisier en sièges pour être capable
de reconstituer, sans malfaçons et avec un outillage particulier,
des pièces manquantes.
Les
essences de bois utilisées par les menuisiers en sièges dans les
sièges massifs.
Pour
les sièges de qualité : hêtre et noyer, surtout au XVIII ème
à Paris et dans les grands centre de fabrication comme à Lyon.
Noyer clair pour Paris.
Le
hêtre
est utilisé pour ses caractéristiques techniques : veines droites,
densité régulière subissant mieux les contraintes du siège.Les hêtraies
des Vosges fournissaient les ateliers Parisiens.
Le
noyer était utilisé : pour sa douceur de grain,
pour sa capacité à être sculpté et ses belles finitions.
l'acajou
et le palissandre: utilisation plus courante vers la fin du XVIII
ème.
Les
bois indigènes
moins précieux que le noyer sont utilisés en provinces : orme,
chêne, érable, cormier (nom commun du sorbier), frêne, pin, sapin,
pitchpin, cerisier (merisier sauvage) etc. Peuplier et poirier servant
de support à du placage comme vous le verrez sur des sièges XIX
ème.
les
bois exotiques.
On en trouve aussi lutilisation dans les colonies : teck,
corail (padouk dAfrique) palmier etc.. Dans les sièges
laqués ou dorés, il est fréquent de trouver les deux essences, mais
chez les bons menuisiers, il était dusage dutiliser
la même planche afin dobtenir le même aspect sur lensemble
du siège lors de la finition.
Les autres possibilités
technique.
les métaux :
or, fer, laiton.
Utilisation contemporaine
du métal.
Le
métal se trouve aussi en incrustations.
incrustation
divoire.
incrustation
de nacre.
-
Les sièges plaqués ou partiellement plaqués.
-Ajout
dune plaquette. Traverse épaisse sous NIII.
-
Le papier mâché
Ce
mode de fabrication des sièges a été inventé par les Anglais vers
1820. Il consistait à fabriquer 1 moule dans lequel on versait de
la pâte à papier. Cette méthode a été reprise chez nous après Charles
X (1824- 1830). Le décor peut être laqué, peint, incrusté de nacre
ou doré.
-
Le galuchat, le parchemin.
Art Nouveau (1900) Art-déco (1925).
Galuchat:
de l'inventeur. Peau de petit squale (chien de mer.) et de raie.
Parchemin:
Peau de mouton chaulée, non tannée.
-
Les bois cintrés à la vapeur.
Procédé
inventé par la maison Thonet. Michael Thonet (Coblence 1796, Vienne
1871) fonde la firme en 1821. Réalisation en série et exportation
à partir de 1860. Son patronyme a fini par devenir, à tort, le terme
générique du mobilier de bistrot.

La
fabrication au XVIIIème.
a/
projet
La
fabrication du siège commence par un projet et un dessin qui nécessite
une parfaite connaissance de la difficile géométrie descriptive.
b/
maquettes
A
ce stade, il était courant de présenter au client le dessin ou un
projet sous forme de maquette. Celle-ci était soit à une échelle
réduite, soit en cire, soit en terre cuite.
Le
menuisier confectionne les calibres de débit et constitue un stock
d'archives qu'il transmettra et qui lui permettra de réaliser d'autres
sièges pour une commande ultérieure. Le choix des bois est toujours
fait par le meilleur compagnon (choix du fil) Le débit est fait
par les apprentis (discipline du corps et de l'esprit!). Les traces
de scie en contre-parement étaient "lavées" (atténuées)
à la râpe, au ciseau, les parties droites l'étaient au rabot et
les traverses étaient quelques fois élégies. On constate que la
plupart les beaux sièges conservent leurs traces de débit.

Les
traces de sciage peuvent donc être:
manuelles.
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-
estompées à la râpe. Siège XVIIème. |
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-
par sciage vertical alternatif scie hydraulique 1661 (Normandie
1204 ?)
-
circulaires
(apparition de la scie circulaire en G.B. en 1794) |
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-
à la ruban
(apparition de la scie à ruban en G.B. en 1807) |
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Les
techniques

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