LE BRONZIER
Le bronzier est un des éléments indispensable à
l' ébéniste, il est un complément primordial
à l'esthétique finale du meuble. Depuis l' origine
du meuble au XVIII°, il est l'élément décoratif
qui met en valeur le travail de l'ébéniste. Sans
lui, ces oeuvres d'art n'aurait pas l'éclat nécessaire
à son équilibre.
Il n' est pas rare de voir arriver en restauration un meuble incomplet
en bronzes : soit que des garnitures complètes aient disparus,
soit des petits morceaux de poignées cassées par
exemple. D' autres cas existe aussi ou la garniture est totalement
remplacée par du neuf début XX ème par quelques
iconoclastes…
La majeure partie du travail est malgré tout la réparation
et compléter les manques. Pour ce faire, il suffit de copier
une pièce existante, d' en découper la partie manquante
et de la braser à sa place.
Il reste néanmoins à découvrir la partie
principale qui est de voir sortir une pièce du sable ou
du bloc de plâtre réfractaire du moulage à
la cire perdue. C'est ce que nous allons vous faire découvrir.
- Fonderie au sable
- Fonderie à la cire perdue
- La dorure au mercure
Fonderie au sable
Ce sont les procédés les plus courants pour le
moulage des pièces réalisées en alliages
ferreux (fonte, acier) et métaux non ferreux lourds tels
que les alliages de cuivre (bronze et laiton).
En tout état de cause, le moulage au sable est applicable
à toutes les productions et permet la réalisation
de toutes pièces en tous alliages, d’un point de
vue strictement technique.
La matière première utilisée est à
base d’un produit réfractaire, généralement
la silice sous forme de grains fins liés par une matière
argileuse ou un liant permettant par " tassement " (appelé
serrage) de reproduire en creux une forme donnée par un
modèle représentant celle de la pièce au
retrait près. Cette opération s’effectue dans
un " cadre ", appelé châssis, qui permet
après serrage de sortir le modèle en laissant en
creux la forme du modèle (donc de la pièce).
Les principales opérations du moulage au sable sont:
1/ Mise en place d’une première couche provisoire
car ne pouvant être tassée.
2/ Mise en place des modèles.
3/ Recharge jusqu'au plan de joint.
4/ Mise en place d’un châssis vide sur le premier.
5/ Remplissage du châssis.
6/ Tassage, écrasement.
7/ Retournement et élimination du premier châssis
et de son sable mal tassé.
8/ Préparation du joint, des repères de positionnement
et mise en place d’une poudre isolante (noyau pulvérisé).
9/ Mise en place d’un châssis vide pour remplacer
le premier.
10/ Remplissage, tassage.
11/ Ouverture, finition des détails, évidemment
des "jets de coulées".
12/ Enlèvement des originaux.
13/ Séchage des moules.
14/ Coulage du laiton ou du bronze.
15/ Enlèvement du sable, récupération des
pièces, ébarbage.

On peut retenir quatre grands procédés de base
du moulage au sable :
1/ – dans le moulage au sable à vert, on emploie
un sable siliceux auquel on a fait un ajout d’argile (des
sables naturels existent et sont employés tels quels) la
silice pour la résistance à la chaleur et l’argile
pour sa tenue. Ces sables silico-argileux ont une consistance
telle qu’après serrage on peut extraire le modèle
sans modifier la forme en creux ; ce procédé permet
de couler directement les alliages liquides pour obtenir les pièces
sans autres précautions particulières ;
2/ – le moulage au sable à vert grillé (ou
flambé ) est réalisé de la même façon
que le précédant mais on pratique avant la coulée
de l’alliage liquide un chauffage en surface du moule à
l’aide d’un chalumeau pour sécher et durcir
les parois de ce moule, afin d’éviter les érosions
et atténuer les effets d’oxydation dus à la
présence d’eau dans le moulage à vert ;
3/ – dans le moulage au sable étuvé, le moule
est séché à cœur par étuvage
pour assurer un durcissement et une résistance mécanique
permettant de recevoir de grandes quantités de métal
liquide ;
4/ – le moulage au sable à liant synthétique
tend à se développer car il permet des moulages
rapides et précis sans faire appel à une main-d’œuvre
qualifiée ; les sables synthétiques ne demandent
aucun effet de tassement (serrage) ; il suffit de déposer
le produit (sable + liant) autour du modèle en employant
soit des châssis (comme pour les moulages au sable décrits
précédemment), soit un seul cadre démontable,
utilisable pour chaque moulage ; le durcissement du sable résulte
d’une modification du liant minéral ou organique
qui durcit, soit au contact de l’air, soit par l’intermédiaire
d’un adjuvant favorisant la réaction de durcissement
; ce procédé permet d’obtenir une grande précision
de moulage, donc des pièces, et se prête particulièrement
bien tant à la production de prototypes et de petites séries
qu’aux très grandes séries.
L’ensemble de ces procédés de moulage s’adapte
à la réalisation de chantiers entièrement
automatiques dont la souplesse permet de passer des productions
de petites séries à des productions de grandes séries
par changement rapide (presque instantané) des modèles.
Le moulage au sable lié au ciment est obtenu en remplaçant
le liant argileux par du ciment (genre Portland à 8 à
10 p. 100) ; on obtient un remplissage en humidifiant ce mélange
et on verse ce produit semi-liquide dans le châssis sur
le modèle sans faire une opération de serrage, ni
d’étuvage ; il s’agit d’un procédé
économique pour des pièces faites à l’unité
ou en petites séries ; cependant, il faut éviter
d’utiliser ce procédé pour la coulée
d’alliages fondant à très haute température
(réfractarité moyenne) et pour la coulée
d’alliages sensibles aux effets de criques à la solidification
(phénomène de contractions contrariées par
la rigidité du moule) ; le principe du procédé
permet, par sa simplicité, de réaliser des moules
pour produire de très grandes pièces (plus de 300
tonnes en fonte) ;

Fonderie à la cire perdue
Les principales opérations du moulage à la cire
perdue sont:
A - Préparation du moule de cire.
1/ soudage d’une tige sur l’original à copier
pour former le "jet de coulée".
2/ emprisonnement de l’original dans du caoutchouc ou
du silicone.
3/ ouverture du bloc polymérisé au cutter en partant
de l’axe du "jet de coulée" afin d’obtenir
deux demi-moules.
4/ enlèvement de l’original.
5/ remboîtage des deux demi-blocs qui sont maintenus par
du "scotch".
6/ injection de cire à 70° sous une pression d' environ
0,5 bar par l’orifice laissé libre par la tige.
7/ durcissement: entre 5mn et 30mn selon la grosseur de la pièce.
B: Préparation du moule de fonderie.
8/ Montage des cires sur une embase jusqu'à constituer
un arbre dont le tronc et les branches sont des jets de coulées
et les feuilles les pièces à reproduire.
9/ Mise en place de l’ensemble dans un cylindre de 330
m/m de hauteur et 190 m/m de Ø pour les travaux usuels.
Cette technique peut être pratiquée également
pour des objets monumentaux: la statue équestre de Louis
XIV place Bellecour à Lyon.
10/ Remplissage du cylindre par un plâtre fin.
11/ Séchage d'environ 4heures.
12/ Etuvage du cylindre à 140° pour vider la cire
du bloc de plâtre
13/ Cuisson du bloc de plâtre à 780°.
14/ Coulage du laiton (70 % de cuivre, 30% de zinc) dans le bloc
dont la température a baissé à 600°.
Le métal coule dans le cylindre à une température
comprise entre 980 et 1100°.
15/ Après refroidissement partiel, le bloc est plongé
dans l'eau froide ou le choc thermique et un jet d'eau sous pression
pulvérise le plâtre et laisse les pièces à
ébarber.
Le moulage à la cire perdue est un procédé
ancien qui a été rénové. C’est
aussi un procédé de grande précision à
modèle perdu, utilisable pour des pièces relativement
petites et plutôt en série. Le moule est constitué
par un mélange composé de sable siliceux, de sillimanite
ou de zircon et d’un liant faisant prise par cristallisation
(plâtre, ciment alumineux ou magnésien), par gel
(hydrolyse du silicate de sodium ou du silicate d’éthyle
avec un accélérateur de prise) ou par polymérisation
(résines en poudre, peu employées à vrai
dire.
Ce mélange est coulé autour d’un modèle
en cire (ou en polystyrène, pour de grandes séries
de pièces), qui disparaît lorsque l’on porte
l’ensemble à une température suffisante pour
le faire fondre ou brûler.
Le modèle laisse à sa place une empreinte sans
couture dans le moule qui est cuit ensuite à 1 000 0C environ.
On y coule l’alliage, soit par gravité soit par centrifugation.
Le moule peut être constitué par une simple coquille
en matière réfractaire renfermant le modèle
(procédé monoshell ). Le procédé permet
d’obtenir des pièces de formes précises ou
faites en alliages non usinables.

La dorure au mercure.
La dorure et l’argenture sont pratiquées pour donner
l’aspect du métal précieux. À l’origine,
chez les Egyptiens, la feuille d’or était appliquée
sur le métal à recouvrir et martelée sur
les bords, pour s’insérer dans un sillon pratiqué
sur le pourtour. La feuille de métal pouvait également
être martelée sur toute la surface à dorer,
préparée par des entrecroisements de traits gravés
ou par une attaque à l’acide qui favorisaient l’adhésion.
Ce procédé, d’origine japonaise, est appelé
faux damassé ou nuname. Plus économique et requérant
moins de dextérité pour la gravure et pour la préparation
des fonds, certains objets d’artisanat (Tolède, Japon)
sont encore aujourd'hui fabriqué de cette manière
: les petites feuilles, les fils ou les points de métal
coloré qui caractérisent cette production populaire
y sont incrustés.
Dans le cas de la dorure au mercure appelée aussi "
or moulu ", le métal précieux est broyé
en poudre et mélangé au mercure, l’amalgame
ainsi obtenu est réparti sur les surfaces à dorer
ou à argenter, les réserves étant recouvertes
de blanc d’Espagne et le tout chauffé : le mercure
se volatilise et le métal, en fondant, se soude en surface.
Mélangée au cuivre ou à l’argent, suivant
les goûts et les époques, la dorure peut prendre
une coloration plus rouge ou plus jaune. Le XVIII° siècle
et l’époque Empire ont particulièrement mis
à profit ces possibilités. La dorure au mercure,
qui présentait de graves dangers, à cause des émanations
de mercure, fut interdite au milieu du XIX ème siècle.
Malgré cette interdiction il reste néanmoins des
ateliers français possédant cette technique.
Mise au point par l’anglais Elkington dès 1838,
et exploitée par Christofle vers 1840, la dorure, comme
l’argenture électrochimique, prendra désormais
le pas sur la dorure au mercure, l’objet à recouvrir,
rendu conductible est plongé dans un bain dans lequel passe
un courant électrique, attire les molécules du métal
pur : l’épaisseur de ce dernier est proportionnelle
au temps de l’opération.
